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histobeaujolais
14 mars 2020

Fête patriotique

FÊTE PATRIOTIQUE

Morts pour la patrie ! Une phalange de braves

Remise solennelle du drapeau aux médaillés

Coloniaux- A notre dame des marais

En route pour le cimetière

Inauguration du monument

Les discours- Le banquet

L’armée acclamée

                                                                  30 octobre 1898

 

158_001

       Villefranche et les communes du canton ont été cruellement éprouvées par ces expéditions

Coloniales ; nombreux sont les enfants qui ont été terrassés par les balles dans les guerres du

Tonkin, du Dahomey et de Madagascar. Leurs cadavres sont restés ensevelis dans les marais

pestilentiels ou dans la brousse et leurs inconsolables parents n’ont pas eu le suprême

consolation de pouvoir sur un petit coin de terre au pays, adresser un dernier adieu à l’enfant

disparu. Il appartenait à des patriotes d’élever un monument pour perpétuer la mémoire

de ces braves français. Un comité se formait il y a deux ans et grâce a de généreuses

souscriptions, ce monument était érigés au cimetière de notre ville.

Il y a à peine deux mois une société philanthropique des anciens médaillés coloniaux

du canton se constituait et le premier acte officiel de cette vaillante phalange de braves

fut d’adresser un souvenir à ceux qui n’étaient plus et dans cette pensée, l’inauguration du

monument fut décidée.

Cette manifestation patriotique a eu lieu dimanche par un temps magnifique, au milieu d’un

grand concours de population. A 9 heures du matin, les nombreuses sociétés prenant part a la

fête se réunissent sur la place du palais déjà envahie par la foule.

A 9 heures et demi, M. le docteur Lassalle, maire de Villefranche et conseiller général, ceint

de son écharpe, se dirige vers les jeunes et vieux médaillés coloniaux qui sont admirablement

alignés.

Ce sympathique magistrat, qui remplace M. le sous préfet Balland, prononce une allocution

vibrante de patriotisme qui est frénétiquement applaudie. Il remet à M. Joannes Germain,

président des médaillés, le superbe drapeau offert par les dames de la ville, et donne l’accolade

a cet ancien défenseur de la patrie.

M. Germain visiblement ému, remercie M. le maire :

-- En recevant le drapeau de la société amicale et philanthropique des anciens militaires des

        colonies, laissez moi vous dire qu’il rappelle a ma mémoire, celui de mon régiment, le drapeau

que j’ai toujours servi avec toute l’ardeur des forces de mon âme, avec toute l’énergie des

fibres de mon cœur. Je vais le confier à de loyales et dignes mains, à notre porte drapeau Maret.

Maret c’est le bon et brave soldat de France ; dix-sept ans de service, ses médailles de Crimée

du Mexique, d’Italie et des colonies l’ont désigné pour l’honneur de tenir haut et ferme ces

trois couleurs si chères à tout bon Français.

Laissez moi aussi, Monsieur le maire vous exprimer en mon nom et en celui de mes camarades

notre vive gratitude d’avoir bien voulu accepter de présider notre belle fête : nous en garderons

le souvenir, car les cœurs n’oublient jamais les coeurs qui battent avec eux.

Le père Maret dont la poitrine est constellée de médailles reçoit des mains de Monsieur Germain

le noble étendard. A ce moment toutes les têtes se découvrent ; un frisson patriotique secoue la

foule. Pendant que le bataillon scolaire, commandé par M. Gasq, présente les armes, les clairons

des pompiers sonnent : Au drapeau !

Immédiatement après, aux acclamations de tous, l’union caladoise joue le chœur des soldats

de Faust et l’harmonie de Villefranche la Marseillaise.

Cette partie de la fête terminée, les sociétés se rassemblent en bon ordres et se rendent, en

passant par les rues Morin, de Thizy et rue nationale, à Notre-Dame-des-marais. Sur tout le

parcours, un nombreux public, massé sur les trottoirs, acclame nos sociétés.

L’arrivée du cortège à notre dame est saluée par les cloches qui sonnent à toute volée.

Pendant que les huit cents personnes appartenant aux différents groupes pénètrent, avec leur

Drapeaux, dans l’église admirablement décorée et pavoisée aux couleurs françaises, les

Clairons et les tambours battent et sonnent aux champs.

Dix heures sonnent. La messe en musique célébrés pour le repos de l’âme des enfants du canton

morts aux colonies, commence. Plus de quinze cents personnes, parmi lesquelles nous remarquons

M. le comte de Tournon, bon nombre d’officiers de la territoriale, en tenue, y assistent.

Les sapeurs pompiers prennent place dans le chœur et les drapeaux des sociétés se rangent

autour de l’ autel. Pendant la cérémonie, les deux sociétés musicales de Villefranche font

entendre des morceaux religieux, d’un grand effet. La messe est chantée par le cœur paroissial

avec accompagnement de l’orgue tenu par M. Chatagnon. M. Archinet, un de nos compatriote

chante a la perfection l’ O Salutaris de Léo Délibres.

villefranche (2) - Copie - Copie

 

       A l’Evangile, M. Dubost, curé-archiprêtre de notre-dame, monte en chaire, et dans une allocution

émue , il félicite les organisateurs de cette fête de s’être souvenus que les hommes n’ont pas

seulement un corps, mais aussi une âme immortelle.

< Pour entrez dans la miséricorde du seigneur, cette âme a besoin de prières, messieurs, vous

l’avez compris ; au nom de vos camarades tombés sur le champ de bataille, je vous en remercie

puis dans une envolée touchante, il supplie le grand sacrifié du calvaire, le dieu mort pour

l’humanité, de recevoir dans son sein tous ces héros, qui se sont offerts si généreusement

en sacrifice pour leur patrie

<< En faisant célébrer le saint sacrifice de la messe en l’honneur de vos frères d’armes, vous

vous êtes montrés de véritables chrétiens ; messieurs,vous êtes les vrais fils de cette religion

qui proclame l’union indispensable du patriotisme et de la foi.

Immédiatement après, Mmes Bernand et Bouillot, faisant partie de l’association des dames

Françaises, munies de leurs insignes, accompagnés par MM. Julien, capitaine de gendarmerie

et Durieu, capitaine des pompiers, font une quête au profit des médaillés coloniaux qui a

produit une somme respectable. La messe terminée, la foule s’écoule lentement pendant que

l’union caladoise joue une marche triomphale.

Le cortège, précédé de cinq gendarmes à cheval en grande tenue, se forme, devant l’église

dont la façade est ornée de trophées, de drapeaux, d’oriflammes et s’ébranle dans l’ordre

suivant : Clairons des pompiers, trompettes des sociétés de gymnastique l’espérance et l’avant

garde, le bataillon scolaire, l’harmonie de Villefranche, la compagnie des sapeurs pompiers

la société des anciens militaires, la société des femmes dite de notre dame des marais, ayant

a la tête, Mme Voyron, belle sœur du valeureux général Voyron : les anciens mobiles de

Villefranche, Anse, Belleville, Beaujeu, du Bois d’Oingt, les anciens combattants du Pérréon

l’ avant-garde de Villefranche, les sociétés des secours mutuel, 7,14, 35, 46eme, l’union

caladoise, les amis de la gaité, le vélo club caladois, l’union nautique de Villefranche, l’union

horticole et viticole de Villefranche, l’espérance de Villefranche, l’harmonie l’union caladoise

la société amicale des médaillés coloniaux du canton d’Anse, les membres du comité des dames

Françaises, les membres du comité de l’érection du monument, la société amicale et philan-

-thropique des médaillés coloniaux du canton de Villefranche.

De nombreuses et superbes couronnes en immortelles et artificielles sont portées par des

délégués de chaque société. Sur le parcours, on se découvre au passage des étendards des

défenseurs de la patrie. En face la rue des fossés, un groupe de patriotes acclame l’armée.

VILLEFRANCHE (68)

                                       

 L’imposant cortège arrive au cimetière à onze heures et demi. Plus de cinq cents personnes

attendent déjà dans la nécropole dont le portail est fermé au moment ou nous arrivons.

A la suite de M. Puissant, commissaire de police, nous pénétrons dans le cimetière. Une

        foule se presse autour du monument recouvert d’un voile, se dressant a l’ombre de la grande

croix qui étend ses grands bras protecteurs sur le champ du repos. Les agents de police en

dégagent les abords. Toutes les sociétés accomplissant ce pieux pèlerinage défilent dans l’allée

centrale bien sablée et viennent se grouper, en carrés serrés, autour de l’œuvre de M. Michel

Métra, l’habile sculpteur caladois.

Ce monument représente une colonne d’ordre toscan, d’une hauteur de quatre mètres, terminée

par un chapiteau supportant une mappemonde ; sur les côtés les attributs de la marine, la

désignation des colonies nouvellement conquises, le drapeau de la France et la liste des caladois

morts aux champs d’honneur.

Cet ouvrage de sculpture est en pierre d’Echaillon et de Villebois ; il est entouré de piliers

reliés entre eux par des chaînes de fer. Après le dépôt des couronnes , un roulement de

tambour fait découvrir toutes les têtes. M.Carret ancien président du tribunal de commerce

président de l’exécutif de l’érection du monument, s’avance et prononce le discours suivant :

VILLEFRANCHE (27)

Messieurs,

Ce matin , M. le maire, en l’absence de M. le sous préfet, vous faisais solennellement la

remise du drapeau, suprême emblème de la patrie, le seul qui doit, à juste titre, réunir les

soldats qui ont combattu pour la conquête et la défense de nos colonies. Plus récemment

vous avez prié pour ceux, hélas ! trop nombreux, qui sont morts aux champs d’honneur

pour fixer le souvenir que nous devons garder a jamais de ces vaillants et de ceux qui

viendront malheureusement encore en augmenter le nombre, un comité s’est formé, lequel

         au moyen de souscriptions particulières et de la concession du terrain offerte par la ville

a pu faire élever un monument digne de consacrer la mémoire de ceux qui ne sont plus.

C’est au nom de ce comité, messieurs, que je remercie profondément tous les généreux

donateurs qui ont contribué a l’œuvre d’art que vous allez admirer, et l’artiste qui l’a

conçue et exécutée.

         M. CARRET fait tomber le voile noir qui recouvre le monument et continue :

Saluons maintenant ceux qui ont payé de leur vie la conquête et la défense de nos possessions

         lointaines ; rendons hommage aux survivants et souhaitons que le tableau d’honneur ne

reçoive, à l’avenir, que de rares inscriptions. Envoyons un tribut d’éloges à ceux qui

poursuivent actuellement l’œuvre de la civilisation dans nos colonies anciennes et nouvelles.

Dans les circonstances présentes, chacun pense à l’un des enfants de notre région qui

Figurera parmi les plus illustres et dont le nom restera légendaire.

Nous avons nommé le commandant marchand, né a Thoissey, qui vient d’implanter si

fièrement le drapeau Français sur le Nil, a Fassoda, cette position si stratégique dont

l’importance est telle, que l’expédition Marchand fixe en ce moment l’attention de l’Europe

entière.

Messieurs :

Au nom du comité, j’ai l’honneur de remettre à votre société amicale le monument élevé

à la mémoire des soldats coloniaux morts pour la patrie.

Des applaudissement éclatent de tous côtés. M. GERMAIN serre la main de M. CARRET

qui regagne sa place. M. le Président des médaillés coloniaux prend a son tour la parole.

- Au nom de la société des médaillés coloniaux, s’écrie t’il, je viens apporter un merci à tous

ceux qui de près ou de loin ont coopéré à l’œuvre patriotique de l’érection de ce monument

dont la généreuse initiative de réalisé cette idée touchante, de perpétuer par la pierre, le

souvenir de nos chers disparus, vaillamment tombés aux champs d’honneur, loin de la terre

natale ; Merci à la municipalité de notre ville qui a bien voulu s’associer à la généreuse

initiative dont je viens de parler, en cédant sans hésiter l’emplacement occupé par notre

monument.

Merci enfin à toutes les sociétés qui sont venues rehausser de leur présence cette vivante

fête du patriotisme, apportant ainsi un témoignage de sympathie et de pieux souvenirs aux

enfants de Villefranche, morts pour la gloire de leur pays, pour le devoir.

Entre toutes ces sociétés je distingue plus particulièrement cette jeune phalange au cœur

plein d’entrain et de noble aspirations. J’ai nommé le bataillon scolaire, Enfants, souvenez

-vous que le devoir est tout. C’est a sa pratique que vous devez vous appliquer pour

conquérir ces vertus d’héroïsme si propres aux soldats français et qui l’ont fait le premier

soldat du monde ! Haut les cœurs et que les exemples de nos aînés demeurent comme le phare

lumineux qui éclaire, si jamais, à dieu ne plaise, il vous fallait affronter les ténèbres de la

fumée des batailles.

Hélas ! ils nous ont quitté un jour, nos chers amis, le cœur plein de saintes espérances,

laissant au foyer, mères, sœurs, fiancées peut-être. Ils sont partis sous l’œil attendri de

leur mère patrie pour affronter avec courage et les balles meurtrières et les fièvres plus

meurtrières encore, succombant sous les coups également glorieux du sort, terrassés par

le feu ennemi et par les maladies. La France pleure ses braves défenseurs, leurs mères

pleurent leurs fils chéri. Ah oui, pleurez pauvres mères, que vos cœurs saignent, car jamais

pareille douleur ne s’est rencontrée, mais ressaisissez vous aussi et que vos larmes

douloureuses brillent d’un éclat de fierté et sachent à cette consolante pensée que vos enfants

sont morts pour la France. Mais est-ce bien mourir que d’exhaler son âme à l’ombre du pli

du drapeau qui flotte partout pour la liberté et la civilisation ? Est-ce bien mourir que tomber

en donnant son sang, ses forces, sa jeunesse à son pays ?

Non c’est entrer dans l’immortalité.

        Mourir pour la patrie, c’est le sort le plus beau !

Oui c’est un sort enviable et je l’envie avec plus d’un parmi nous en lisant vos noms inscrits

Sur la pierre : Berthinier, Faure, Brun, Dremeaux, Troncy, Duchamp, Mazenod, Fray, Sapin,

Pessonnel, Desbat, Murat, Caillat, Turquois, Chambaud…

Salut à vous jeunes héros, notre souvenir et nos prières montent vers vous, les âmes

Valeureuses ne meurent jamais. Au revoir, Vive la France, Vive la république….

villefranche (4) - Copie - CopieA ce moment, l’harmonie de Villefranche jette dans les airs les accents de l’hymne national

l’émotion gagne tous les assistants. Derrière le monument, les pauvres mères, des parents

des soldats tombés pour la patrie, venus assister a cette réconfortante cérémonie, éclatent

en sanglots. Leur douleur fait peine a voir.

La série des discours est close par M. Ch. Buisson, président des anciens combattants

médaillés des colonies de Lyon.

L’union patriotique du Rhône, s’écrie M. Buisson que nous avons l’honneur de représenter

ici, vous remercie de l’avoir conviée à votre belle et pieuse cérémonie ; elle vous prie, en

outre, d’excuser son président M. Sanaoze, retenu à Lyon par la préparation d’une fête qui

aura lieu le 30 octobre , pour l’inauguration de l’hôtel de ville, des plaques commémoratives

ou sont gravés en lettres d’or, les noms des lyonnais morts pendants la guerre de 1870-71.

Il existe, Messieurs, un rapprochement, une touchante analogie entre ces deux cérémonies.

Celle d’aujourd’hui et celle de dimanche prochain. Nous honorons également nos morts

L’ Union patriotique, dont les sentiments vous sont connus, a voulu, en cette circonstance

mémorable, vous donner une marque particulière de sympathie, en déléguant auprès de vous

un des vôtres, un colonial.

A ce titre, je salue dans l’émotion de mon âme le premier monument érigé dans notre région

à la mémoire des coloniaux morts pour la patrie.

Après l’exécution de la sonnerie : Au drapeau ! par les clairons des pompiers et les trompettes

De l’avant-garde, la cérémonie prend fin. Il est midi vingt.

La foule, très impressionnée, s’écoule silencieusement ; le cortège se reforme à la porte de

Belleville et défile dans le même ordre dans la rue nationale noire de monde.

Jusque sur la place Carnot, les joyeux pas redoublés joués par l’harmonie, la musique du

bataillon scolaire et l’union caladoise alternent avec les sonneries entraînantes des clairons

et des trompettes de nos sociétés de gymnastique.

La dislocation s’opère sur cette place. Les nombreux sociétaires ayant pris part a cette

patriotique manifestation se répandent dans les cafés ou un vin d’honneur leur est offert

        par les triomphateurs du jour : les médaillés coloniaux.

villefranche (3) - Copie - Copie

 A une heure et demie, un grand banquet populaire réunissait 150 convives à l’hôtel de l’écu de

        France. A la table d’honneur, présidée par M. le docteur Lassalle, maire, nous remarquons :

M.M Julien, capitaine de gendarmerie ; Laverrière, présidents des mobiles d’Anse, Moreau

Président des mobiles de Belleville ; Carret président du comité d’érection du monument

Buisson et Reybet de l’union patriotique : Germain président des médaillés coloniaux, ect..

Parmi les autres convives, citons au hasard de la plume MM. Gonin, adjoint, Descombes

Arbitre de commerce, Métra, sculpteur, Thollon, Dubuis, Gilbertas, Gonnet, Perras, ect..

On fait honneur au menu excellemment servi. Vieux et jeunes défenseurs du sol Français

devisent gaiement, racontant les mille dangers auxquels ils ont été exposés dans les contrées

lointaines. Plusieurs caladois auxquels nous sommes heureux de serrer affectueusement les

mains, viennent rappeler au collaborateur du réveil, perdu au milieu de tous ces braves portant

avec fierté les médailles des différentes campagnes, le petit mandat de Jeanne D’arc qui leur

avait permis, bien loin du cop de Notre Dame, d’arroser leur kaoud avec du bon tako.

A toutes les tables la joie rayonne sur le visage des invités. Le beaujolais coule à flots, enfantant

l’entrain et la gaîté qui durent jusqu'à la fin du repas.

Avec le moment de croquer les gâteaux, arrive celui de digérer les discours.

M. le docteur Lassalle prend le premier la parole. Dans une allocution vibrante de patriotisme

M. le maire porte le toast traditionnel au président de la république. Il lève son verre en l’honneur

des sociétés locales et étrangères qui ont répondu avec tant d’empressement à l’invitation

faites par les médaillés coloniaux. (Faisant une allusion a l’affaire Dreyfus) il fustige les

fauteurs de désordres puis abordant la brûlante question politique, il fait des vœux pour que

nos députés s’occupent, à la rentrée, un peu plus de nos affaires et un peu moins des leurs.

Il termine en buvant a la France et au drapeau !

Ces dernières paroles sont soulignées par de frénétiques applaudissements.

M. Moreau lui succède.

Au nom de la chambre de commerce de Villefranche, dont il est le président, et en celui de

la société des mobiles de Belleville, M. Moreau remercie les caladois de l’accueil flatteur

qui a été réservé aux sociétés de la région . En levant son verre à la prospérité de la société

des médaillés coloniaux, il boit au drapeau de la France.  On crie : Vive la France, Vive l’armée

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        Le silence se rétabli et M. Germain se lève et s’exprime ainsi :

La première partie de notre fête appartenait aux braves qui ont payé de leur vie leur dévouement

A la mère patrie. Ce matin, en effet, nous avons évoqué leur souvenir dans des termes qui irons, nous en avons l’espoir, jusqu’au sein des familles, adoucir la douleur causée par la perte de leur

Enfants. Abandonnons donc maintenant ces tristes pensées pour ne songer qu’au présent, car

Il faut bien aussi fêter un peu les vivants et montrer a nos suivants que tous ne laissent pas

Leur peau aux colonies et que c’est encore la plus grande partie qui revient de las bas.

Voyez ces vieux vétérans qui portent sur eux les signes des pays ou ils ont guerroyé et

Croyez que s’ils ont échappé au sort cruel dont nous parlions tout a l’heure, ils n’en ont pas

Moins souffert comme on souffre quand on est loin des siens, en butte à tous les mauvais climats, n’ayant pas toujours de quoi se mettre sous la dent et surtout obligés de combattre ou se

Défendre contre les indigènes, souvent inapprochables, toujours rusant et surtout sans pitié

Pour leurs prisonniers.                                                         

Messieurs,

Je ne veus pas abuser de la parole ; permettez-moi seulement de vous dire, que nous somme

Fier et heureux de votre présence parmi nous.

Monsieur le maire

Nous vous somme particulièrement reconnaissant de tout ce que vous avez fait pour notre

fête. Aujourd’hui, vous représentez M. Le sous préfet que nous regrettons n’avoir parmi nous,

nous vous prions de lui présenter toute notre sympathies. Remercié aussi le conseil municipal

des satisfactions qu’il a données a nos demandes.

Monsieur le capitaine de gendarmerie,

A peine arrivé à Villefranche, vous avez bien voulu être des nôtres, nous vous en somme reconnaissants. Merci à toutes les sociétés qui sont si dignement représenter a notre fête et, en

particulier celle qui n’ont pas craint de se déplacer , comme par exemple les anciens mobiles

de Belleville, ayant à leur tête M. Moreau, le président de la chambre de commerce de

Villefranche, les anciens mobiles de Anse, les anciens combattants du Perréon et l’union

patriotique du Rhône.

Merci a Messieurs les officiers qui personnifient ici notre vaillante armée.

Je ne puis vous citer tous et cependant tous vous avez participé à notre cause dans la mesure

Du possible. En venant au monde sous de tels auspices, notre société grandira et vous lui

Continuerez votre bienveillant appui. Je termine, Messieurs, en levant mon verre en votre

Honneur et en criant :

Vive la France ; Vive la République ; Vive l’armée

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Inutile d’ajouter que cette finale a été couverte d’applaudissement significatifs.

Au moment où nous quittons la salle de banquet, l’enthousiasme va grandissant. Les chanteurs

se succèdent sans interruption et obtiennent un légitime succès. Qu’il nous soit permis en

terminant d’adresser nos plus sincères félicitations à MM. Germain et Richieu, les deux

principaux organisateurs de cette fête, qui restera gravée dans la mémoire de ceux ayant

au cœur l’amour de la patrie.

 

463_001 - Copie

 

 

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