Mr Camille DUPRAT, président, au milieu de l'émotion, prononça le discourt suivant:

Source: Société populaire

INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS GUERRE 14-18

VILLEFRANCHE Le 29 mai 1922

Dimanche par une journée ensoleillée, notre cité Caladoise a rendue un pieux hommage à ses 516 enfants tombés au champ d’honneur. Dès l’armistice, un comité d’initiative avait décidé l’érection d’un monument commémoratif au cimetière. Le concours de la municipalité, celui de la population ne lui firent pas défaut et persistèrent jusqu'à l’inauguration de ce monument du souvenir. Un service funèbre fut célébré à 8 heures dans chacune des deux églises de notre ville, toute deux pleines d’une foule émue et recueillie. A notre dame des marais, de nombreux conseillers municipaux entouraient les membres du comité. L’orchestre symphonique ( directeur M. Duperron) et la chorale paroissiale rehaussèrent par leur concours, l’éclat de la cérémonie. L’Abbé Jeffroy, ancien combattant, dans une allocution toute simple, mais pleine d’émotion contenue , évoqua les cérémonies analogues qui se déroulaient au front et dégagea la leçon d’union, de confiance et de foi que nous donnent nos morts. Un cortège partant de la sous-préfecture se rend alors au cimetière. Les clairons et tambours, réunis des sapeurs pompiers , de l’union gymnique et de la jeune garde, en avaient pris la tête. La jeunesse Caladoise étaient représentée par des délégations des écoles de garçons et de filles communales et libre, du collège Claude Bernard, du collège de Mongré. Toutes les sociétés sportives, amicales, boulistes, d’éducation, de mutualité, ect venaient ensuite, puis les mutilés et anciens combattants, les anciens P.G, les vétérans de 70-71, les familles des morts.

Dans le groupe de personnages officiels, nous avons remarqué ; M. le docteur Besançon, maire et conseiller général ; M. Vallat sous préfet ; M. Canal, préfet ; M. Ruffier, sénateur ; MM. Ravarin, Regaud, Lenail, Pays, député ; M. Maurice, conseiller ; les conseillers municipaux de Villefranche et les maires des communes du canton, M. Vuchot, président du tribunal ; M. Targe, principal du collège Claude Bernard ; MM. les curés de notre dame et de saint Pierre ; M. Bender président du conseil général.

Tout le long du parcours, l’union musicale, sous la direction de M. Plasse et la fanfare scolaire, sous la direction de M. Duperron, exécutèrent des morceaux de circonstance. Grâce aux habiles dispositions prises par Monsieur Dubief ordonnateur, et par Monsieur Jacquet, architecte de la ville, secondés par les gendarmes, les agents de la police municipale et les sapeurs pompiers, le cortège se déroula dans notre nécropole dans un ordre parfait. Quand tout à coup et sans fausse manœuvre, toutes les délégations furent placées et que l’union musicale eut jouée une marche funèbre, M. Mulsant fit, au nom du comité dont il était président, remise du monument à la ville de Villefranche. Il,évoqua le souvenir d’une cérémonie semblable qui se déroula il y a vingt ans, pour glorifier les morts de l’année terrible. Sans que la France l’eut cherchée, l’Allemagne déchaînant le cataclysme mondial, fournit à leur descendants l’occasion d’ amener par leur héroïsme, les justes revanches du droit. M. Mulsant termine en faisant appel a l’union aussi nécessaire à la France pendant la paix qu’elle le fut pendant la guerre. M. le docteur Besançon au nom de la ville de Villefranche, reçoit le monument. En un discours d’une haute tenue littéraire, il demande à ses concitoyens : d’associer les morts à leur vie quotidienne comme s’ils étaient encore vivants parmi nous.. M. Canal, préfet du Rhône, salue les héros au nom du gouvernement de la république. Il assure leurs camarades, leurs ascendants et leurs enfants que la dette de la nation ne sera jamais oubliée. En terminant, il demande que la suprême pensée de nos morts soit désormais notre loi.

Au nom de l’armée, le général de Montluisant, commandant le département du Rhône et la place de Lyon, salue les morts. En termes vibrants, il fait justice du préjugé entretenu par nos ennemis, que les Français avaient l’enthousiasme facile, mais la mémoire courte.

M. Grumet, le nouveau président de l’U.M.A.C , vient dire que ses camarades veulent que la victoire soit effective, féconde et régénératrice afin que cette catastrosphe soit la dernière. Il rappelle le but d’entraide fraternelle et de défense des intérêts des combattants de l’organisation qu’il représente. La série des discours est close par M. Baccot au nom de l’A.R.A.C qui exposa, avec un grand souci de ne froisser personne, les tendances de son organisation. Avec le même ordre qu’a l’entrée, les délégations et la foule se retire. Un déjeuner offert aux personnage officiels et aux invités fut servi à la salle des fêtes, par M. Micolon. Ils réunissait 150 convives environ. M. le docteur Besançon, M. Ruffier, sénateur au nom des parlementaires et M. Canal, préfet du rhone, y prononcèrent des toasts applaudis. Signalons que les survivants des mobiles du Rhône se réunirent en un petit banquet amical à l’hôtel Morel, sous la présidence de M. Vermorel ancien sénateur. Un concert de l’union musicale au kiosque de la place du Palais termina cette belle fête du souvenir.

1919-1920: Au retour de la grande guerre

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