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10 janvier 2023

BALADE BEAUJOLAISE .La mort du Vigneron. Mon Clocher. Detresse de la terre (1905) Balade printanière

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La mort du vigneron

La détresse de la terre

Mon clocher

Balade printanière

Promenades beaujolaise 1906

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                                              Mon Clocher

                                            =========

Depuis longtemps, je l’ai quitté mon clocher. Il est tout simple, et, verdies par la mousse, dépassent à peine d’une coudée les maisons qui l’environnent. Si ce n’était le coq rouillé qui grince sous le vent, à peine le distinguerait-on. Vieille aussi, l’unique cloche qui l’habite. Elle a nom : Marie Rose.

Sa voix grêle, sait annoncer à tous l’heureux ou le triste événement. Grave, solennelle pour l’hyménée ; vive et gaie : le village compte une âme de plus ; alerte, pressante : elle gourmande la jeunesse oubliant l’heure du catéchisme. Triste et lugubre, sachant trouver dans sa fêlure de poignants sanglots ; Elle pleure un enfant du hameau, qui bientôt reposera dans le petit cimetière, bercé par le bruit monotone de la bise à travers les cyprès. Pas étendu, l’horizon découvert du haut de mon Clocher, mais si charmant. J’en connais d’ailleurs tous les détails ; tous les enchantements du paysage et de la nature, qui nous environnent, me sont familiers.

En bordure des maisons, de petits jardinets, ou la diligente ménagère cueillera le menu journalier. Quelques fleurs rustiques agrémentent la vue. Une odeur de menthe sauvage, peut-être un peu forte, passe auprès de la tonnelle ou l’été on se reposera à la fin du jour….

Plus loin, de très vertes prairies, arrosées d’un ruisseau qui va se perdre, là-bas, dans les ombreux bosquets. Ah ! les délicieuses écrevisses que ce ruisseau dérobe aux regards, des profanes seulement.

Une forêt, lieu d’ébats de bruyants rossignols, toute émaillée de rochers, au pied desquels, se distinguent croulantes les ruines d’un château, domine le vignoble.

Car un petit clairet, sec comme une pierre à feu, léger et pas méchant, donne la vaillance au travailleur, comme aussi au jour de fête, il anime la danse. La campagne n’est pas encore sillonnée par la faucheuse mécanique ; le cours d’eau par ses chutes trop minuscules, n’à pas tenté le compas du pratique ingénieur. Pensez donc, à peine si dans son trajet il peut entraîner la roue ridée de vétusté du moulin des : Gloriettes !

Les collines ne renfermant, en leur sein, nul minerai, sont vierges de la pioche du mineur. La forêt trop petite, ignore la cognée qui dévaste.  Tout ici, reste l’apanage inviolé du clocher. Comme aussi lui appartiennent mes souvenirs de jeunesse. Je me revois, au milieu des enfants, sur la place aux tilleuls centenaires, arrêtant nos cris et nos jeux pour saluer respectueusement notre curé allant de son pas régulier dire des oraisons. Ce furent auprès du clocher les premières études. Puis vint le collège, aux immenses dortoirs, aux salles d’études dénudées ou, mélancoliquement penché sur un bouquin aride, passaient devant mes yeux rêveurs des figures imprécises, inondées d’air et de liberté… Mais aussi que délicieuses étaient les vacances ! Quelle griserie de partir au lever du soleil, cherchant dans la rosée matinale, morille parfumée ou chanterelle. Puis c’étaient les vendanges aux joyeuses parties. La récolte étant belle, les travailleurs pleins d’entrain coupaient la grappe juteuse, et, les échos se renvoyaient les refrains de leurs chansons ! Après le collège, le régiment, puis l’âpre lutte de la vie et les trop courts voyages au village, mariages, baptêmes ou devoirs sacrés d’accompagner des êtres cher à leur dernière demeure… Et bien, malgré le temps, qui me sépare de ce passé lointain, mon cœur est demeuré las bas, et quand le grand sommeil aura fermé mes paupières, je veux aller dormir au pied de mon Clocher.

 

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                                                               BALADE PRINTANIERE EN BEAUJOLAIS

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Promenade beaujolaise 1906

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